15/02/2007

15 février 1937

je tremble ce matin... je sais qu'il n'y a plus d'espoir pour moi. Le docteur est venu tôt, pour me dire que mon ventre n'allait pas bien... robert... vous êtes le seul à qui je puisse écrire mais si j'en crois vos derniers mots... je devrais mourir pour venir vous sauver.... mais je ne veux pas... pas encore... je dois me battre et trouver une solution. Je suis en contact avec une amie spirite, une connaissance de Paul LeMond. Elle m'a proposé de venir demain soir... je ne lui ai rien dit... elle avait l'air surprise que je puisse vouloir de ses services, elle m'a pressé de questions mais j'ai tenu bon... j'aurai eu l'impression de me couvrir de ridicule... vous savez que je ne crois pas à l'au-delà... ni à la réincarnation... pourtant vos lettres sont si réelles, et leur apparition mystérieuse dans ma boite... je n'ai jamais vu personne glisser vos enveloppes, ni nègre, ni forme noire ailée. Pourtant vous êtes là, et vous êtes en danger. Aux portes de la mort, mon ami, je nourris malgré moi l'espoir que votre trépas n'était pas réel. C'est la seule explication. Vous avez joué avec nos sentiments pour me donner une leçon. Votre famille. Vos amis. Très bien. Je jouerai votre jeu à ma façon, en attendant d'avoir une preuve tangible de votre existence parmi nous. Je jetterai cette lettre dans le feu et ses vapeurs, dans vos poumons. Je ne sais par quel stratagème vous avez pu vou jouer de moi ainsi, et je capitule. Je connais votre penchant pour la mystification, je vous en ai beaucoup voulu de vous en prendre à moi mais je suppose que vous souhaitez me dire quelque chose sur votre foi. Je suis prêt à l'entendre, ce message, mais je n'accepterai pas de devenir le pion d'une force cosmique inventée par vos soins. Demain soir, la spirite sera là et je vous contacterai. Si vous êtes mort, alors je viendrai vous chercher, mais si vous ne répondez pas, je saurai que vous n'êtes qu'un imposteur, à qui l'on dicte quoi faire. Et si avant votre mort, vous aviez mandé quelque garçon d'écriture pour me faire croire à votre condition ? Ah, tant de possibilités. Je cesse. Demain.

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