12/02/2007

12 février 1937

Cher ami,
Je n’ai pas beaucoup de temps, Bishop attend au-dessus de moi, ils le surveillent, ceux de la police, avec leurs carapaces noires. Mon écriture tremble comme ma main. Leurs armes m’ont disloqué les muscles. Je crois que Lazy Jack, est mort, ils l’ont frappé à coups d’éclairs, je l’ai vu soulevé dans les airs et secoué comme un pantin dans la main d’un dieu. Ils m’ont saisi et jeté dans une fosse de béton. Mon existence est illégale. Ma vie est illégale. Voilà ce qu’ils disent. A me faire regretter les misères du camp Young. Je voudrais pouvoir être un lion, Amra, me jeter contre eux, les tuer et mourir (si la mort veut de moi…). Bishop me fait signe, mais je veux que vous sachiez : au-dessus de moi, je vois le ciel et ses traînées sanglantes. Je pourrai encore me mettre debout. La montagne m’appelle.


Je me hâte. J’ai besoin de vous. Bishop prétend être un ami de Lazy Jack, il prétend pouvoir me faire sortir de là. Il a de l’influence chez les responsables de la police, ils l’écoutent, il connaît ma situation. Il est très jeune, à peine vingt ans, mais il connaît la vie. Quel crédit lui accorder ? Il sait, pour la lettre que vous m’avez envoyée. Il dit qu’il n’y a que vous qui puissiez me faire sortir. Comment ? Il me dit de vous le dire. Il portera cette lettre auprès de vous. Quelque chose lui fait peur, à lui aussi. Je ne sais pas. Aidez-moi, je crains qu’ils ne referment la fosse.

Aucun commentaire: